Le «plan étudiant» de Macron ? Aux p’tits boulots, les sans fac !

La réforme de Macron pour l’enseignement supérieur, le « plan étudiant », présenté le 30 octobre dernier, va être étudié au parlement. « Pas de sélection, seulement une meilleure orientation pour plus de réussite » nous dit-on. Pourtant, la logique de cette loi c’est d’empêcher les enfants d’ouvriers de remplir les salles de classes pour qu’ils aillent plus rapidement là où on les veut : au boulot et mal payé !

 

Une crise créée de toutes pièces par les gouvernements successifs…

Macron avait donné le ton dès son arrivée au pouvoir : 331 millions de coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur décidées en juillet. Les diverses attaques contre les budgets de l’enseignement au fil des ans, combinées au baby-boom des années 2000, ont abouti à un résultat prévisible : une rentrée des plus chaotiques.

Partout un manque de personnel dans l’éducation, amplifié par la suppression de dizaines de milliers de contrats aidés. Des classes surchargées à tous les niveaux, de l’école à la fac. Des collégiens dans l’attente pendant des semaines de leur affectation en lycée. Et 87 000 bacheliers qui, au terme de la procédure dite APB (la plateforme en ligne pour les inscriptions), n’avaient pas eu d’affectation.

Pour le gouvernement, ce problème s’est résolu de lui-même : une bonne partie des « sans-fac » ont renoncé à poursuivre des études pour des petits boulots. Pas de place pour tout le monde ? Le gouvernement précédent avait organisé un loto : la sélection par tirage au sort pour accéder à certaines formations universitaires.

pour justifier des mesures d’urgence…

Le gouvernement dit maintenant vouloir en finir avec le hasard pour décider qui aura la possibilité de continuer ses études. Ce qui semblerait aller de soi… mais c’est pour mieux justifier la mise en place d’une sélection à l’entrée de la fac. Leur bac en poche, les lycéens devront encore prouver qu’ils ont le niveau pour prétendre à l’université. Sauf que les difficultés à poursuivre des études ne touchent pas tout le monde de la même manière. Aujourd’hui déjà, ce sont d’abord les élèves des lycées technologiques et professionnels qui sont les plus défavorisés face à la sélection post-bac. Seule une minorité d’entre eux accèdent aux formations techniques supérieures sélectives (BTS et IUT) qui permettent d’espérer un peu mieux que le SMIC.

Jusqu’en 2022 ce seront 40 000 lycéens de plus chaque année qui chercheront à obtenir un diplôme. Avec les moyens restreints et la sélection généralisée, l’avenir que l’on offre aux jeunes de milieu populaire, c’est plutôt Deliveroo, MacDo ou Lidl, quand ce n’est pas le chômage.

qui perpétuent la ségrégation sociale

La sélection se joue bien avant le passage dans le supérieur. Dès l’école primaire, les élèves des quartiers populaires ont statistiquement très peu de chances d’accéder à l’université. L’école de la « méritocratie républicaine » est à l’image de cette société qui réclame des travailleurs « bon marché ». Pas question pour le gouvernement de dégager de réels budgets pour que les enfants d’ouvriers accèdent aux formations et aux études supérieures. Ce dernier « plan étudiant » de Macron et auquel il va ajouter une réforme du bac allant dans le même sens, c’est la dernière réforme qui s’ajoute à un système éducatif qui est tout sauf égalitaire, et totalement au service du patronat.

Que le président des riches ne soit pas trop confiant avec toutes ses réformes qui vont dans le même sens, comme celles du code du travail ou de l’assurance chômage. Il pourrait bien tomber sur un os et réveiller la colère sociale.

 

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