La factory sonne toujours deux fois
Luca De Meo et Jean-Dominique Senard ont annoncé la semaine dernière la reconversion de Renault Flins en « refactory ». Le nouveau DG de Renault et le président de l’Alliance ont promis que le site, consacré à la réparation, au recyclage et à la formation, emploierait 3000 salariés en 2030 (dont combien de sous-traitants ?). En 2009, Ghosn et Estrosi, alors ministre de l’Industrie, étaient aussi venus à Flins proclamer le lancement d’un grand projet de fabrication de batteries, dont on n’a jamais vu la couleur. De là à dire que la refactory de Senard/De Meo, c’est du recyclage de com’….
Recyclage ingrat
De Meo tente de faire passer la fin de la fabrication à Flins avec des promesses d’emplois écolos. La seule certitude pour Flins, c’est la volonté de Renault d’y arrêter la fabrication de véhicules, et pour Choisy-le-Roi c’est la fermeture. Les effectifs vont passer de 4000 (260 salariés Renault à Choisy, 2600 Renault et 1200 intérimaires à Flins) à 1700 dans un premier temps. Cette refactory va au mieux « recycler » un salarié sur deux. Ça commence mal.
Toujours De Meo pour rire
Lors du dernier #ChatwithLuca filmé en direct de Renault Flins mercredi 25 novembre, Luca De Meo a répondu aux questions de quelques salariés de Flins triés sur le volet. Le DG de Renault a dit tout le bien qu’il pensait de la Zoé : « c’est la voiture que j’utilise » (entre deux jets ?). Une information qui a dû réjouir les salariés de Flins qui verront la Zoé bientôt disparaitre de l’usine et ses remplaçantes fabriquées dans des pays low-costs. De Meo et Senard avaient revêtu pour l’occasion des vestes de travail. « On s’est même déguisé comme les gens qui travaillent vraiment » a plaisanté De Meo. Directeur Général, c’est vraiment poilant comme métier.
Un château fort de café
Le Technocentre sera « une forteresse de la technologie de Renault dans l’avenir » selon J-D Senard. Présenter un plan d’économie de deux milliards d’euros, la suppression de 2500 postes dans l’ingénierie et les fonctions tertiaires, l’externalisation et la délocalisation de nombreuses activités comme la construction d’une forteresse, c’est ça qui est fort !
La nuit tous les salariés sont gris
Des salariés jugés pas indispensables et classés dans les cases grises des tableaux 9 cases (compétences en décroissance, effectifs trop élevés) ont eu la surprise de découvrir qu’ils étaient exclus du chômage partiel. La direction se serait-elle rendu compte qu’ils sont indispensables pour que les projets avancent ?
Pas de quoi chômer
Pour les salariés mis au chômage partiel le vendredi, la charge de travail n’a pas été réduite de 20%. La direction espère qu’ils fassent en 4 jours le travail qu’ils font normalement en 5 ?
Des coûts qui se perdent
La Renaulution est en marche dans les fonctions tertiaires : la direction délocalise une partie des activités Coûts des Ventes et Contrôle de Gestion du Technocentre vers des Centres de Services Partagés en Roumanie et en Inde. Et ce n’est qu’une première charrette. Les salariés Renault de ces secteurs ont le choix entre une mobilité interne (à condition qu’il y ait de la place ailleurs pour tous) ou un départ en Rupture Conventionnelle. Tous volontaires, bien sûr.
Bus et coutumes
Même durant le confinement, de nombreux salariés continuent à venir au Technocentre à l’aide des bus de Versailles. Sauf que ces derniers ont été passés en « horaires d’été » avec une fréquence de passage de mois d’aout. Conséquence : des salariés se sont retrouvés coincés à la gare routière du TCR en fin de journée sans bus pour rentrer chez eux. Visiblement, la direction a aussi mis ses services de communication en horaires d’été.
Une résistance au chauffage
La température baisse, mais pas qu’à l’extérieur. Pour faire plus d’économies, la direction fait couper le chauffage à partir du vendredi 15h. Du coup, les locaux mettent du temps à se réchauffer le lundi (ce qui dépense autant d’énergie que si le chauffage n’était pas coupé). Surtout que la consigne a été fixée à 19°C dans les bureaux et 18° dans les ateliers. Pas plus. Ça ne sera pas à cause du Covid qu’il y aura des malades, mais du virus de la pingrerie.
Quand Renault carbure au CAFÉ
Selon le dispositif CAFÉ (Corporate Average Fuel Economy), qui entre en vigueur en janvier 2021, chaque constructeur automobile s’est vu fixé un seuil moyen d’émission de CO2 par véhicule neuf vendu. Au-dessus, c’est l’amende. En-dessous (comme a priori pour Renault), cela permet de vendre des droits à polluer à d’autres constructeurs qui sont au-dessus. Décidément, l’argent n’a pas d’odeur.
Hybride abattu
L’ONG « Transport et Environnement » vient de montrer que certains SUV hybrides rechargeables rejettent de 28 à 89 % plus de CO2 dans les conditions optimales que les émissions affichées par les constructeurs, et jusqu’à 12 fois plus dans de mauvaises conditions de conduite. Après le Dieselgate, bienvenue dans l’Hybridegate.