Le 22 à Flins
Des syndicats appellent à une journée de grève dans le groupe Renault le 22 juin contre les suppressions d’emplois. Un rassemblement est organisé à 11h devant l’usine Renault de Flins où depuis trois semaines, des débrayages ont lieu sur la question de l’emploi. Renault s’attaque aux emplois aussi bien dans l’Ingénierie que dans les usines. C’est en faisant front tous ensemble qu’on pourra y résister.
Accord et à cri
Après le passage en CSE, la direction a lancé des négociations sur un « accord d’accompagnement » des salariés de la maintenance des moyens d’essai externalisés à P2M. Elle a refusé de suivre les experts qui proposaient un accord d’adaptation qui garantit aux salariés l’ensemble des accords collectifs et éléments de rémunération avant le transfert. Pour que cet accord d’accompagnement ne soit pas au rabais, il va falloir faire la maintenance de la mobilisation.
Une réflexion déplacée
La direction de Renault a relancé des « groupes de réflexion paritaire » (GRP) avec les syndicats centraux pour plancher sur la situation de l’entreprise. Le plan d’économie de 2020 ne lui suffit pas : elle vise un nouvel accord de compétitivité. Pour défendre son emploi et ses acquis, il va falloir être compétitif dans la mobilisation.
Teams break
Jeudi dernier, les salariés de l’ingénierie Renault ont eu droit à leur Team Break, le plus souvent à distance depuis l’application Teams. Les chefs avaient une heure et demie pour motiver leur équipe et leur faire choisir parmi des mesures sélectionnées en amont visant à améliorer l’« efficacité collective ». Un vrai challenge. Il en manquait une : ne pas faire perdre du temps avec ce genre de réunion.
Modes et travaux
Un « accord relatif aux nouveaux modes de travail » vient désormais remplacer les anciens accords sur le télétravail, sans être forcément ni plus avantageux, ni plus simple. Exemple : la formule à 1 jour de télétravail par semaine est supprimée, remplacée par des « pockets » de 15 ou 35 jours par an. Des indemnités mensuelles de 20 ou 30 € remplacent celle de 45 €. Elles sont censées intégrer les frais de déjeuner et faire office de ticket repas.
Avant, Renault payait un forfait d’installation de 150 € (c’est 200 € désormais, mais sur facture), les frais de branchement de l’ADSL, un diagnostic électrique du domicile ou un siège ergonomique. Le télétravailleur gardait même son poste de travail personnel sur site. Avec les bureaux partagés, gérer les jours de télétravail d’un secteur va devenir coton. Tous les nouveaux modes ne sont pas bons à prendre.
Le forum qui vous mène en bateau
La direction organise un nouveau « forum emploi » ce mardi, avec comme invité vedette « le fabricant français de bateaux Beneteau ». Renault aimerait bien jeter à l’eau encore quelques centaines de salariés. Et pour cause : dans l’ingénierie, c’est moins de la moitié des objectifs de départs dans le cadre de la RCC qui ont été atteints.
Re-no future
La vente des bijoux de famille se poursuit. La direction lance un grand chantier de rationalisation de l’immobilier en Île-de-France. Dans le viseur : le Technocentre, Renault Sport ou le siège de Renault à Boulogne-Billancourt. Fini le temps des patrons bâtisseurs, place aux De-Meo-lisseurs.
L’insiteo du futur
Renault a signé un contrat avec la société Insiteo, spécialisée dans l’optimisation des environnements de travail. Grâce à l’utilisation de capteurs connectés installés dans les luminaires, les bureaux ou les places de parking, Insiteo pourra surveiller en temps réel leur utilisation et permettre de réduire au maximum le nombre de bureaux partagés et les surfaces immobilières utilisées par Renault. Au total, six sites seront équipés en région parisienne, soit 2 300 salles de réunion et 24 000 postes de travail. Souriez, vous êtes fliqués. Vive le monde d’après.
Le Borgne les yeux dans les yeux
Gilles Le Borgne affirme que la mise en examen le 8 juin de Renault, accusé de fraude dans le cadre du Dieselgate, va permettre de « démontrer qu’elle n’a commis aucune tromperie ». A la différence du logiciel tricheur de VW, tout était légal. Renault neutralisait son système de dépollution (EGR) sous les 17° et au-dessus de 35°C. Et comme l’homolo-gation se faisait entre 20 et 30°C… Résultat : ses diesels émettent beaucoup plus de polluants en conduite réelle que les quantités officielles. Les constructeurs ont tué le diesel en trichant pour faire des économies. De quoi faire plutôt profil bas.
Quand les poules auront Caudan
Ce vendredi, les salariés de la Fonderie De Bretagne à Caudan ont voté la reprise du travail. La direction de Renault promet « d’accompagner FDB jusqu’à la reprise par un acquéreur », d’augmenter de 10 % ses commandes en 2021 et de payer une partie des sept semaines de grève. Le projet industriel de la CGT ne l’a pas convaincu de garder FDB dans le groupe Renault. Elle ne comprend que le rapport de force. Pour faire reculer Renault, il aurait fallu que la grève s’étende. Ce n’est que partie remise.